Se mettre au vert ! Trouver le bien-être à Grez-sur-Loing
À seulement 1 heure de Paris se trouve un petit havre de paix, découvert déjà entre 1860 et 1914 par des peintres comme Carl Larsson ou August Strindberg, le compositeur Frederick Delius ou Jelka Rosen. Sophie Batsis, admiratrice d’artistes, a créé un espace de chambres d’hôtes avec goût et charme pour nous redonner un peu de plaisir après la crise post-confinement n°2.
20km. C’est la distance qui nous limitait à nos quatre murs pendant une époque déjà (et heureusement !) bien lointaine. Il y a un an, nous (moi, mon mari et ma petite fille), vivions “en semi-confinement n°2”. L’envie de s’éloigner de notre maison, de voir autre chose s’est transformée en un besoin aussi fort que lorsque ma mère m’interdisait de manger une énième part de gâteau pendant mon enfance - vous voyez de quoi je parle.
Un matin - il restait encore une semaine avant la levée des restrictions gouvernementales - j’ai tapé désespérément dans la recherche google : “week-end près de Paris”, “lieux insolites à 20km de Paris”, “s’échapper de Paris” (et aussi “ne pas devenir fou à Paris”)... etc. Des listes de résultats multiples apparaissent jusqu’à ce qu’un lieu me saute particulièrement aux yeux : Grez-sur-Loing. Un petit village paisible qui respire la tranquillité, les balades au bord du Loing, les petits ponts et églises médiévales…
Le Early Grez, le retour de la beauté
Des peintres scandinaves comme Carle Larsson, August Strindberg ou bien l’Allemande Jelka Rosen et son époux compositeur Frederik Delius ont apprécié ce lieux bien avant nous et même des artistes japonais ont fait la découverte - Seïki Kuroda a bien fait d’arrêter ses études de droit pour lesquels il s’était installé en France.
L’article sur Grez (comme disent les locaux) indiquait quelques adresses dont le Early Grez, nom drôlement sympathique qui m’a donné l’envie immédiate de me préparer une tasse de thé.
J’ai décroché le téléphone pour réserver notre week-end “évasion d’urgence”.
Sophie Batsis m’a fait tomber sous le charme du lieu dès la première seconde de notre appel. Je ne sais pas si c'était sa voix douce ou ce naturel avec lequel elle abordait une conversation sur LE sujet du moment (évidemment la pandémie ne l'arrangeait pas non plus), mais je me suis sentie toute suite accueillie sachant que le Early Grez allait m’offrir la beauté et le plaisir que je cherchais depuis très longtemps.
Une semaine plus tard, nous voilà dans la voiture, mon mari et moi en escapade amoureuse pour retrouver un peu de bien-être qui nous avait été si violemment volé. Petite halte à Fontainebleau, puis en fin d’ après-midi nous passons le portail du Early Grez. En gardant bien la distance tout en se sentant proche d’elle, Sophie nous attendait avec le sourire dans les yeux (oui, encore un détail auquel on prête notre attention grâce à la pandémie).
L’accueil des petites maisons d’hôtes était encore limité à une seule chambre et comme derrière un mal il y a toujours un bien, nous étions donc les seuls invités ! Nous avons fait le tour de la maison et nous nous sommes retrouvés dans un jardin sublime descendant vers la rivière.
Un endroit paisible et marqué d’histoire
Sophie a créé ce havre de paix avec son mari il y a quelques années. Après une longue phase de restauration, le couple offre à ses invités deux chambres au noms des peintres Carl Larsson et Frank O’Meara dans le style début 20ème siècle sans être démodées. La vue sur la rivière, des draps en lin brodés, une salle de bains plus que chaleureuse, un balcon fleuri de roses sauvages, me plongent dans le regard des premiers peintres de passage à Grez.
Sophie a parfaitement compris comment intégrer la beauté et le plaisir tout au long du séjour : massage privé au bord de l’eau, l’option d’une livraison de fleurs à la chambre, un petit déjeuner qu’elle nous livrait à cause de la situation sanitaire en petite corbeille préparée avec la plus grande finesse - un concept original et terriblement délicieux avec du miel à la recette secrète de sa maman et des croissants de la boulangerie au bout du chemin.
Le matin, après avoir dégusté notre petit-déjeuner, nous avons flâné dans les ruelles du village, fait un tour au marché avec ses produits locaux, puis dîné au restaurant renommé du village voisin en terrasse sous une pluie d’orage et sans manteau (car oubliés à la maison !) - vous vous souvenez de l’absurdité quand les restaurants étaient privés d’accueillir les gens à l’intérieur ?
Comment retrouver le plaisir
Une pensée m’est bien venue à l’esprit pendant ce petit séjour : “Le plaisir est dans les choses simples” n’est pas une formule toute faite. Notre bien-être ne tombe pas du ciel. Il n’est n’y notre droit, ni une valeur innée. Il est tout d’abord un état d’esprit, un engagement et une volonté active à voir le côté doré de la médaille. Ce week-end m’a indiqué la porte de sortie d’une longue phase d'ennui et de marasme. Il m’a ouvert les yeux pour reconnaître que le grand plaisir se trouve finalement juste à côté (enfin, un peu plus loin que 20km) ...
P.S : Ah, et si vous ne savez pas ce que c’est des toilettes japonaises (autre secret du Early Grez), je vous conseille vivement de faire un peu de recherche ;)